L’Ardèche et la Drôme sont désormais touchés par la pollution du Rhône. Des analyses pourraient conclure à une propagation des PCB jusqu’à la Méditerranée. Quatre mois après la publication du cinquième arrêté inter-préfectoral portant interdiction de consommation des poissons pêchés dans le fleuve Rhône, les départements de la Loire, de l’Ardèche et de la Drôme viennent, à leur tour, d’en interdire la vente et l’absorption.
Le bilan est déplorable : 200 kilomètres de cours d’eau pollués, 6 départements touchés, 113 communes concernées et des doses 40 fois supérieures aux taux acceptables quotidiennement. Pire, selon Alain Chabrolle, de la Frapna*, “la pollution s’étendrait jusqu’à la Méditerranée”. Si les résultats des analyses entreprises dans le Gard, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône ne seront communiqués que fin-juillet, les services vétérinaires s’attendent effectivement à une conclusion identique : les polychlorobiphényls (PCB), plus connus sous le nom de pyralène, infestent le fleuve jusqu’à son embouchure. Une pollution bidécennale…
La pollution a été détectée, par hasard, dans le canal de Jonage et le plan d’eau du grand Large, en septembre 2005. Cédric Giroud, pêcheur professionnel, avait alors demandé à la Direction départementale des services vétérinaires (DDSV) des analyses sur les poissons qu’ils vendaient à Villeurbanne, Meyzieu et Vénissieux. Positif. Depuis, la pollution n’a cessé de toucher de plus en plus d’espèces, et de descendre le Rhône, pour, aujourd’hui atteindre le barrage de la Roche de Glun (Drôme).
Pourtant, il ne s’agit pas d’un cas de pollution nouveau. “Un premier épisode avait été mis en évidence dans les années 1980, en lien avec le rejet d’une entreprise de traitements de déchets” rapportent deux chercheurs du Cemagref**. En cause, l’usine Tredi, à Saint-Vulbas (Ain). Pourtant, tout le monde s’accorde à dire, aujourd’hui, qu’ “il n’est pas évident que cette source soit principalement responsable de la contamination”.
Et la préfecture du Rhône de suspecter “des sources sauvages et privées”. … stockée en profondeur Cette pollution est comme un millefeuille : il y a des couches historiques de nature et d’épaisseur différentes. “La pollution ne se déplace pas beaucoup car les PCB se déposent dans les sédiments qui bougent peu, sauf via les matières en suspension.
Par contre, les poissons, eux, se déplacent” analyse le secrétariat général des affaires régionales de la préfecture de région. Comment peut-on la stopper ? “La pollution conserve toute son acuité car les PCB ne se dégradent pas. Ils ont donc une rémanence dans le milieu, à savoir les sédiments”. Quelles conséquences pour l’homme ? L’homme se contamine par l’ingestion d’animaux ou de produits d’origine animale contaminés. Les PCB sont ensuite stockés dans les tissus adipeux puis sont lentement éliminés dans les selles. Une exposition accidentelle de courte durée n’a pas de conséquence grave. En revanche, en cas de consommation de fortes doses de PCB ou une consommation quotidienne sur une longue durée, on suspecte un risque d’affection cutanée et des effets chroniques plus lourds, tels que des dommages du foie, des effets sur la reproduction et la croissance et des possibilités de cancers.
* Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature.
** Institut de recherche pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement.
Le bilan est déplorable : 200 kilomètres de cours d’eau pollués, 6 départements touchés, 113 communes concernées et des doses 40 fois supérieures aux taux acceptables quotidiennement. Pire, selon Alain Chabrolle, de la Frapna*, “la pollution s’étendrait jusqu’à la Méditerranée”. Si les résultats des analyses entreprises dans le Gard, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône ne seront communiqués que fin-juillet, les services vétérinaires s’attendent effectivement à une conclusion identique : les polychlorobiphényls (PCB), plus connus sous le nom de pyralène, infestent le fleuve jusqu’à son embouchure. Une pollution bidécennale…
La pollution a été détectée, par hasard, dans le canal de Jonage et le plan d’eau du grand Large, en septembre 2005. Cédric Giroud, pêcheur professionnel, avait alors demandé à la Direction départementale des services vétérinaires (DDSV) des analyses sur les poissons qu’ils vendaient à Villeurbanne, Meyzieu et Vénissieux. Positif. Depuis, la pollution n’a cessé de toucher de plus en plus d’espèces, et de descendre le Rhône, pour, aujourd’hui atteindre le barrage de la Roche de Glun (Drôme).
Pourtant, il ne s’agit pas d’un cas de pollution nouveau. “Un premier épisode avait été mis en évidence dans les années 1980, en lien avec le rejet d’une entreprise de traitements de déchets” rapportent deux chercheurs du Cemagref**. En cause, l’usine Tredi, à Saint-Vulbas (Ain). Pourtant, tout le monde s’accorde à dire, aujourd’hui, qu’ “il n’est pas évident que cette source soit principalement responsable de la contamination”.
Et la préfecture du Rhône de suspecter “des sources sauvages et privées”. … stockée en profondeur Cette pollution est comme un millefeuille : il y a des couches historiques de nature et d’épaisseur différentes. “La pollution ne se déplace pas beaucoup car les PCB se déposent dans les sédiments qui bougent peu, sauf via les matières en suspension.
Par contre, les poissons, eux, se déplacent” analyse le secrétariat général des affaires régionales de la préfecture de région. Comment peut-on la stopper ? “La pollution conserve toute son acuité car les PCB ne se dégradent pas. Ils ont donc une rémanence dans le milieu, à savoir les sédiments”. Quelles conséquences pour l’homme ? L’homme se contamine par l’ingestion d’animaux ou de produits d’origine animale contaminés. Les PCB sont ensuite stockés dans les tissus adipeux puis sont lentement éliminés dans les selles. Une exposition accidentelle de courte durée n’a pas de conséquence grave. En revanche, en cas de consommation de fortes doses de PCB ou une consommation quotidienne sur une longue durée, on suspecte un risque d’affection cutanée et des effets chroniques plus lourds, tels que des dommages du foie, des effets sur la reproduction et la croissance et des possibilités de cancers.
* Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature.
** Institut de recherche pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement.
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