“On est foutu, on mange trop” disait il y a quelques années la chanson. D’ironiques les propos sont devenus dramatiques. La malbouffe dénoncée par José Bové atteint des niveaux insoupçonnés du grand public. Dans notre pays internationalement réputé pour sa qualité de vie culinaire, le revers de la médaille a de quoi faire peur. Seuls les enjeux financiers et le poids économique du secteur agro-alimentaire peuvent expliquer qu’en raison des connaissances scientifiques actuelles, aucune mesure concrète ne soit prise pour lutter contre le fléau des AGT.
Depuis les années 90 pourtant le milieu médical connaît la dangerosité de ces molécules. Il faudra cependant attendre 2005 pour que l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) publie un premier rapport qui, sans aucune ambiguïté, concluait à la nocivité des AGT sur le système cardiovasculaire, quel que soit l’âge du consommateur. Depuis rien. En France du moins. Car dans d’autres pays, des mesures importantes sont déjà en vigueur.Face à un ennemi invisible, Etats-Unis, Canada mais aussi Grande-Bretagne et Suède ont fait le choix d’imposer un étiquetage qui signale la présence des AGT mais aussi de limiter leur taux dans les aliments. La France, à un moment où les études épidémiologiques associent aux AGT une augmentation significative des risques de maladies de cardiovasculaires en est, quant à elle, au stade des préconisations sans que celles-ci soient suivies de réels effets. Certes, au départ, en 1910, les AGT semblaient présenter toutes les qualités : des garanties contre le mauvais cholestérol, une meilleure conservation des produits et surtout un faible coût. Forts de ces qualités supposées, les AGT se sont au fil des ans répandus partout dans l’industrie agro-alimentaire alors que dans le même temps la nourriture industrielle prenait une part croissante dans notre alimentation.
Selon l’article de Science et vie qui reprend les propos d’un scientifique de l’Inra, “il suffit de consommer moins de 5 grammes d’AGT par jour, pour augmenter de 25% le risque relatif de souffrir de troubles cardiovasculaires”. En France, les garçons de 3 à 14 ans en consommeraient près de 6 grammes par jour. Le chiffre grimperait à 8 entre 12 et 14 ans. Autant dire qu’il est urgent d’agir.
Sciences et Vies –Juin 2007- “Acides Gras Trans, le poison qui ne doit plus être ignoré” par Clara Dufour
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