Le tribunal correctionnel de Toulouse a relaxé mardi après-midi les quatre "glaneurs volontaires" de Menville (Haute-Garonne) qui étaient poursuivis par le semencier Pioneer sur citation directe pour "vol et recel" de maïs transgénique.
François Simon, ancien candidat PS à la mairie de Toulouse et aujourd'hui conseiller municipal de l'opposition, Pierre Labeyrie, conseiller municipal Verts de Toulouse, Philippe Bedel, maire de la commune de Bax, et Christopher Reeve, membre de la Confédération paysanne, avaient récupéré le 4 octobre 2005 des épis de maïs OGM sur une parcelle d'essai de Pioneer à Menville.
Les militants anti-OGM dont deux, François Simon et Pierre Labeyrie, sont candidats aux élections législatives en Haute-Garonne, avaient utilisé ces "restes de cultures" pour justifier leur dépôt de plainte contre le semencier pour "non-respect du principe de précaution et du cahier des charges des expérimentations OGM en plein champ".
Munis de quelques épis de maïs comme "pièces à conviction", les glaneurs avaient également déposé le 4 octobre dernier une plainte à la gendarmerie de Grenade-sur-Garonne pour "mise en danger de la vie et du bien d'autrui" avant d'attaquer Pioneer pour non respect du protocole d'essais en plein champ. Par ces actions, les militants voulaient apporter "la preuve" que Pioneer n'appliquait pas la réglementation en vigueur "en ne broyant pas et en n'enfouissant pas les cultures transgéniques après récolte" et avec le risque de "contaminer d'autres parcelles".
Ces deux plaintes, classées sans suite par la justice, avaient été suivies d'une citation directe à comparaître à l'encontre des quatre militants, déposée par la société semencière pour "vol et recel avec circonstance aggravante", le maïs glané relevant de la propriété industrielle de Pioneer.
Déboutée, la société semencière devra également verser 1.500 euros de dommages et intérêts à Pierre Labeyrie, candidat Verts sur la première circonscription de la Haute-Garonne, qui estime avoir été "diffamé pendant des mois" en se "faisant traiter de voleur par un pollueur". "Nous allons continuer à nous battre pour qu'il n'y ait plus d'OGM en plein champ et pour le moratoire", a déclaré François Simon, candidat SER (socialistes, écologistes, républicains) dans la 4e circonscription de la Haute-Garonne.
Le procès des quatre glaneurs volontaires s'était déroulé le 27 mars. Le même jour, le tribunal correctionnel de Villefranche-Lauragais avait reporté au 2 octobre le procès des 41 faucheurs volontaires, dont José Bové, de Daux et Saint-Hilaire, deux communes de Haute-Garonne. AP
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