Agissez pour les droits de l’homme avant Pékin 2008 ! |
L’exemple de Moscou 1980 : l’impact positif du boycott |
La répression justifiée par les Jeux olympiques |
Pas de Jeux olympiques sans démocratie ! |
La répression justifiée par les Jeux olympiques
Alors que le Comité olympique international (CIO) décidait, le 13 juillet 2001, à une large majorité d’accorder l’organisation des Jeux olympiques d’été de 2008 à Pékin, la police chinoise recevait l’ordre d’intensifier les exécutions de délinquants et la répression contre les "internautes subversifs". Les membres du CIO, encouragés par leur président, Juan Antonio Samaranch, en faveur de la Chine, sont restés sourds aux appels répétés des adversaires de la candidature de la Chine.
Internautes, Tibétains, Falungong réprimés
Les autorités chinoises satisfaites de cette décision, ont renforcé "au nom des Jeux olympiques chinois" la répression contre les internautes, les Tibétains, les adeptes du mouvement spirituel Falungong, les universitaires étrangers, la minorité musulmane ouighour, les démocrates, les journalistes étrangers et les délinquants. Ainsi, le vice-Premier ministre de l’époque Li Lanqing a affirmé, quatre jours après le vote du CIO, que la "victoire olympique de la Chine" devait inciter le pays à préserver sa "vie saine" en luttant notamment contre la secte Falungong qui a "attisé l’insécurité". Rappelons qu’au moins cent adeptes sont morts en détention depuis l’interdiction du Falungong et qu’au moins dix mille autres sont détenus dans les prisons chinoises. Le 19 juillet, c’est au tour de Hu Jintao, le vice-président chinois de l’époque et actuel président, d’affirmer qu’après le "triomphe" de Pékin, il était "primordial de lutter sans équivoque contre les activités séparatistes orchestrées par le dalaï-lama et les forces antichinoises dans le monde".
Au moins trente cyberdissidents incarcérés
La même semaine, le président de l’époque Jiang Zemin défendait l’idée d’un Internet chinois "sain". Dans les faits, plus de trente cyberdissidents sont emprisonnés, plus de huit mille cafés Internet ont été fermés et une dizaine de sites et de forums de discussion ont été censurés au cours du mois de juillet 2001. A l’Ouest du pays, les autorités de la province du Xinjiang, où vit la minorité musulmane du pays, ont appliqué la peine de mort à des Ouighours accusés de "séparatisme". Au même moment, deux journalistes Allemands qui enquêtaient sur une affaire de sang contaminé dans la province du Henan, ont été interpellés par la police et accusés de "travailler illégalement". Enfin, la police et la justice ont reçu l’ordre de poursuivre la campagne "Frapper fort" contre la délinquance. Entre 3 000 et 4 000 Chinois ont déjà été exécutés, depuis le début de l’année, d’une balle dans la nuque ou d’une injection létale, en public, notamment dans des stades.
Rapport de force
L’idée que l’attribution des Jeux olympiques inciterait les autorités chinoises à améliorer la situation des droits de l’homme est battue en brèche par les faits. On peut s’attendre à sept années de répression, notamment envers les Tibétains et les Ouighours et contre ceux que le régime qualifie "d’éléments subversifs". Le CIO a, en effet, investi le régime chinois d’une tâche qu’il va exécuter avec zèle : faire des J. O. sécurisés. Ce qui équivaut à davantage d’arrestations de dissidents, davantage de nettoyage social et de censure contre les éléments "critiques", notamment les journalistes.
Malheureusement, les réactions des gouvernements démocratiques "nous espérons que les J.O. permettront d’améliorer la situation des droits de l’homme" n’ont aucun effet sur le régime chinois. Le passé nous a montré qu’un régime totalitaire est plus sensible au rapport de force qu’au "dialogue constructif". Le boycott apparaît alors comme la seule stratégie qui puisse contraindre les autorités chinoises à respecter les droits de l’homme avant 2008.
En 1936, le mouvement olympique s’est discrédité en permettant aux nazis de faire des Olympiades une parade à la gloire du IIIéme Reich. En 1980, à Moscou, le CIO a subi un échec cuisant avec le boycott de plus de soixante pays. Les Pays-Bas, l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Egypte notamment, avaient refusé de cautionner le régime soviétique. En 2008, le mouvement sportif mondial doit refuser de cautionner l’une des dictatures les plus sanglantes.
Source rsf.org
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