Révolution nationale pacifique et citoyenne
Le pouvoir revient au peuple.
Quel choix cornélien ! La peste ou le choléra ! Quand nous sommes forcés de prendre une décision entre deux voies, il faut en prendre une troisième…
Le vote blanc est inutile. Le vote blanc n’est pas reconnu. Le vote blanc ne compte pas. Le vote blanc n’a pas d’effet… Toutes sortes d’idées reçues circulent sur le vote blanc. Et elles sont soit fausses, soit des non-sens ou soit des aberrations démocratiques (un autre article est en rédaction : guide de désintoxication mentale sur le vote blanc).
Pourtant, le vote blanc est arme redoutable. Quand elle est bien utilisée. Le vote blanc est le vote sanction. Il veut dire : « aucun des candidats ne me convient et donc le système politique ne me convient pas non plus » . S’il n’y avait pas eu Bové, le vote blanc nous aurait tout de suite fait de l’œil…
Cependant, le vote blanc est actif qu’à une condition : qu’il soit majoritaire. Du jamais vu. Donc, il n’a jamais était actif. C’est bien dommage me direz-vous ? Cela voudrait-il dire que le peuple ne peut pas sanctionner l’ensemble du système politique ? La réponse nous appartient...
Un choix crucial nous appartient aussi : suivre une loi injuste ou notre coeur ? Loi n° 62-1292 du 06/11/62 : Art.7. — « Le président de La République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. » Le vote blanc n’est pas reconnu comme un suffrage exprimé ! Ceci malgré un projet de loi au sénat en 2002 ; classé sans suite... C’est l’énorme aberration démocratique concernant le vote blanc. Selon les textes de loi, le peuple ne peut donc pas sanctionner ses représentants. Il me semble, de toute évidence, que le bon sens doit primer sur cette aberration : le vote blanc est l’expression de la contestation. Nous avons donc un choix à faire : soit on suit une loi anti-démocratique, soit on tente l’aventure. Vous connaissez le point de vue de Bové sur les lois injustes... Et, en ce qui me concerne, c’est tout vu. Et plus on sera, plus de gens vont suivre...
Le vote blanc n’a jamais était majoritaire et aucunes lois ne prévoient donc ce cas de figure. De là à dire qu’on voudrait que ça ne se produise pas, il n’y a qu’un pas…Tout dépend de qui on inclus dans ce « on » de la phrase précédente…
Que ressentons-nous vis-à-vis d’un président qui a été devancé par le vote blanc ? Il nous apparaît illégitime, totalement illégitime. Mais, il nous faut bien un président, non ? Donc, on peut imaginer que celui qui serait « élu » prendrait son siège, mais il serait illégitime aux yeux du peuple. Ça vous rappelle quelqu’un ? Nombre d’entre nous considèrent Chirac comme illégitime au vu de la mascarade de 2002, mais c’est difficile d’admettre pour 20 000 000 d’électeurs (voix reportées) d’avoir élu un président illégitime, et donc d’avoir agit de manière irresponsable envers la France. Cruel cas de conscience qu’il convient à chacun de se poser. Souvent, l’esprit se raccroche à l’idée qu’on a échappé au pire et qu’on a donc agit de manière responsable. Une personne ayant voté pour Chirac au second tour de 2002 doit se sentir responsable de l’évolution de la France de ces 5 dernières années, et c’est une responsabilité insupportable tant qu’elle n’aura pas été expulsée. Je ne dresserais pas le constat calamiteux de Chirac, on le connaît. Quand on agit en personne responsable, en tant que citoyen, c’est avant tout pour être fier de son engagement pour la France et ses concitoyens.
Revenons à 2007, dimanche 22 avril, dans la soirée, résultats : Sarkosy et Le Pen sont choisis pour aller au second tour. Ils totalisent, on va dire, 40 % des votes (en s’inspirant des résultats de 2002). Pour qui vont bien pouvoir choisir les autres 60% d’électeurs ? Les deux nous procurent un sentiment de rejet : rejetons-les ! Votons blanc en bloc ! On peut assez facilement considérer que 50% des électeurs peuvent choisir le vote blanc s’ils votent avec leur cœur, et n’essaient pas de trouver le pire des deux pour voter contre lui. Je n’ose même pas imaginer ce que seraient ces 5 prochaines années…
Aimez-vous l’aventure ?
Après un vote blanc majoritaire, on va donc dans l’inconnu, mais on aura évité le pire : avoir l’un des deux diablotins comme président légitime. Plusieurs possibilités sont envisageables, mais la première semble la plus vraisemblable :
En cas d’impossibilité pour le président, constatée par le Conseil constitutionnel, d’exercer ses fonctions présidentielles, c’est le président du Sénat qui assure l’intérim.
Il est peu probable que le candidat qui a eu le plus de voix prenne le poste (mais il ne faudra pas non plus laisser le siège vide).
Que Chirac reste en attendant un nouveau successeur ? Très peu probable. Et non souhaitable !
Le président pourrait être élu par les députés qui seront élus aux (très) prochaines législatives.
En tout cas, ce qui est sûr, c’est que si président provenant de ce scrutin il y a, il sera en très mauvaise posture. Aucune de ses décisions ne seront légitimes dans l’esprit du peuple, car il aura été concrètement délégitimé par le vote blanc majoritaire. C’est la conscience du peuple (exprimée concrètement par le vote blanc majoritaire) qui rendra illégitime le président. Il est fort à parier qu’il ne restera pas longtemps en place (s’il prend place), juste le temps qu’un autre soit choisit pour le remplacer.
Mais élargissons notre regard pour tenter de saisir au mieux l’onde de choc qu’un vote blanc majoritaire pourrait provoquer. Le sommet symbolique de notre système politique étant le poste de président, ce dernier étant illégitime, le rapport de force entre la classe politique et le peuple s’inverserait sous l’ampleur de ce mouvement citoyen (50% dans mes estimations). Ce mouvement apolitique, dans le sens où il ne représenterait pas des partis, ne pourrait qu’aspirer l’attention de la classe politique pour qu’elle tente de le fédérer. Des candidats peuvent très bien appeler à voter blanc pour le second tour (va-t-il osé ?) et représenter ce mouvement citoyen positif d’une ampleur rarement vue depuis belle lurette dans notre beau pays.
Quel serait le sens de ce mouvement ? Un rejet des deux candidats, mais aussi du système qui a permis leur arrivée au second tour. Ce mouvement soulèvera donc le couvercle, la chape de plomb, qui pèse sur (et dans) nos têtes qui fait que très peu d’électeurs votent réellement pour leurs idées profondes, leurs rêves, leurs idéaux (à part ceux de Bové et quelques autres par ci par là). Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi ? Ca ferait l’objet de bien d’autres articles. Mais le constat majeur est que notre système politique ne nous appartient plus vraiment. Nous avons la forte impression que nous ne nous gouvernons plus. La démocratie ; le pouvoir au peuple ? Plus aujourd’hui, c’est certain. Notre pouvoir est vide …et on mettra dans l’urne une enveloppe vide !
Le sens de ce mouvement serait donc un rejet du système en bloc, de cette dictature démocratique, pour se réapproprier le pouvoir de s’organiser ensemble. Cette chape de plomb repose sur les épaules de tous le peuple. Le mouvement du vote blanc pourrait bien se changer en avalanche, car rejoint par des électeurs UMP et FN (qui ressentent aussi cette fissuration du système représentatif et donc de la nation française, mais qui pensent à d’autres remèdes).
Alors, je rêve. Je rêve d’un peuple qui descende dans la rue dimanche 22 avril au soir, poussé par la stupeur, comme en 2002. Les cœurs ne voudront faire qu’une chose, se rapprocher, se retrouver. Qu’est-ce qui se passe ? Français, qui sommes-nous ? Quelle est notre identité française ? Comment allons-nous continuer ensemble ?... Comment se rapprocheront les coeurs ? Par le chant, comme en 2002. Mais le choc en 2002 a été tellement fort que la réaction a été instinctive. Elle a été d’une violence incroyable envers 5 000 000 de nos compatriotes, les électeurs du FN : « A mort ! A mort ! Le Front National ! » ou « A bas ! A bas ! le Front National » . Les électeurs FN se sentent encore plus à l’écart de la nation française (c’est en partie pour cela que je pense que Le Pen sera au second tour). L’opération amorcée, Chirac a été « tout naturellement » élu avec 82% des voix (score presque irréel). Ces slogans reviendront peut-être, mais s’ils sont repris, c’est la porte ouverte à Sarkosy, en toute légitimité… Sarkosy, ça vous tente ?
Je pense que vous avez compris, il nous faudra lancer des slogans sur le vote blanc, pour capter l’énergie qui n’attendra qu’à se lier pour que le peuple se retrouve, se relie, et se reforme en combattant le système politique DANS SON ENTIER ! Et en commençant par combattre en lui-même : transgresser l’interdit légal mais absurde de la non reconnaissance du vote blanc comme suffrage exprimé. Voici quelques slogans (à vos plumes aussi) :
Démocratie sans débat ! Citoyens sans voix ! Démocratie sans débat ! Candidats sans voix ! Vote blanc blanc blanc !
Vote blanc majoritaire ! Election à refaire ! (En fait, on en sait rien, mais ça nous soulagera dans un premier temps. Et ça aboutira à un président illégitime qui ne pourra rester bien longtemps…)
Le vote blanc, on l’a pas ! Le vote blanc, on va l’prendre ! (« on l’a pas » dans le sens où la législation ne nous permet pas de l’utiliser à sa juste valeur (juste valeur présente dans l’esprit de tout un chacun, mais plus ou moins endormie, et qui ne demande qu’à se réveiller). Ce sera pour marquer ce choix crucial de désobéissance civile pour s’adjuger la possibilité de sanctionner le système politique)
(Sur l’air de la java bleue, en fin de manifestation, un peu arrosée ou pas...) C’est l’avalanche blanche, On sait pas d’où elle vient, On sait pas où elle va, Mais elle nous fait (ou f’ra) du bien.
Vous n’y croyez pas ? Nous avons donc déjà perdu. Merci. Bonsoir.
En ce qui me concerne, j’y crois dur comme fer, alors vous m’entendrez peut-être dans une rue, moi, mes amis et ceux que ça tente, ceux qui ont envie, ceux qui veulent oser la révolution blanche et qui veulent que le peuple français cassent tous ces murs qui le poussent à l’éclatement. Pour une véritable démocratie ! Le pouvoir au peuple ! Pour la grande réconciliation nationale !
On a rien à perdre et tout à gagner. Et pensons aussi aux peuples des autres démocraties, cet élan pourrait être contagieux...
PS 1 : le cas de figure du vote blanc majoritaire peu aussi marcher avec un autre duel au second tour…
PS 2 : un article est en rédaction pour les considérations techniques du dépouillement.
jeudi 3 mai 2007, par Cyril SURBLED
Moi
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