L'apiculteur et les associations qui s'étaient portées parties civiles à ses côtés, dont le Syndicat national de l'apiculture, l'association Bio d'Aquitaine, la Fédération nationale des associations de l'agriculture biologique, ont été condamnées à payer solidairement 5.000 euros de frais de justice au producteur de maïs OGM.
"Le tribunal a estimé que nous avions amené volontairement nos ruches à proximité des champs de maïs OGM pour démontrer la contamination, alors que nous pouvions les mettre ailleurs. Autrement dit, on n'a pas le droit de montrer qu'il y a un problème", a déploré Maurice Coudoin à l'Associated Press.
En juillet 2006, sous contrôle d'huissier, M. Coudoin avait installé trois lots de ruches tests à 400 mètres, 1.200 mètres et 1.500 mètres des cultures OGM de Claude Ménara, à Grezet-Cavagnan (Lot-et-Garonne). Des échantillons avaient ensuite été analysés par le laboratoire Atlangène de Saint-Herblain, près de Nantes. Ils ont révélé la présence de 34% de pollen OGM à 400 mètres, 39% à 1.200 mètres et sous forme de traces à 1.500 mètres.
Claude Ménara est connu pour avoir été le premier producteur de maïs OGM à présenter ses parcelles de cultures transgéniques aux médias. Ses champs ont été partiellement fauchés par Greenpeace, puis photographiés par Yann Arthus-Bertrand à l'été 2006. Ils avaient ensuite été la cible des faucheurs volontaires.
Maurice Coudoin indique que les différents plaignants feront vraisemblablement appel de cette décision, en apportant comme élément nouveau au débat un jugement rendu début mai par le tribunal d'Augsburg en Bavière. Celui-ci a donné raison à un apiculteur, considérant que "les apiculteurs comme les producteurs de maïs doux ont le droit d'exiger d'avoir une récolte exempte de la moindre trace de pollen de maïs OGM".
Par ailleurs, Maurice Coudoin entend poursuivre ses expérimentations à l'été 2007 sur deux sites supplémentaires dans les Pyrénées-Atlantiques et en Tarn-et-Garonne, avec le soutien financier de la Fondation Terre Humaine. Il compte également soumettre ce dossier au gouvernement. "Nous avons en point de mire le Grenelle de l'environnement où nous avons espoir de pouvoir présenter des éléments concrets par le biais d'une association participante", a-t-il affirmé à AP.
AP | 24.05.2007 | 16:24
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